BEL ENSEMBLE DE TROIS LETTRES SIGNÉES JM BAZIN ADRESSÉES DEPUIS L'ANGLETERRE À SES PARENTS À SAINT MALO, 8 janvier 1808, 30 mai 1808, 28 août 1812. 18910-17
Les trois lettres ont été adressées par Jean-Marie BAZIN depuis l'Angleterre à ses parents, deux à l'adresse de Madame Bazin, une à Monsieur Bazin, toutes à Saint-Malo, La Hulotais.
- Wincanton le 8 janvier 1808. Marque postale « CPL Cartel ». Adressée à sa mère :
« Voilà plus de 5 grands mois que je n'ai point reçu de vos nouvelles, heureusement que Chevalier en a reçu dans lesquelles il est parlé de vous car je serai bien inquiet. Il est vrai que les communications sont difficiles, on nous fait espérer que celle-ci partira par un parlementaire. Notre position est toujours la même chacun cherche à prendre le temps avec le plus de patience possible tout en aspirant après le retour dans notre chère patrie. On s'occupe à apprendre la langue anglaise que je vous assure est bien difficile par sa prononciation. Depuis 4 mois nous avons formé une comédie, on joue une fois la semaine. Le lui ai fait les décorations ce qui m'a donné beaucoup d'occupation. Il faut bien lorsqu'on le peut se rendre utile pour rendre le temps moins long à ses compagnons d'infortune. Il n'y a pas de jour chère Maman que je m'occupe de vous [...]
Signé : Bazin »
Dans une note en fin de lettre, il donne des nouvelles de connaissances qui sont également prisonnières : « Mille choses à nos Amis les Le Turcs, a fin à tous ceux qui auront conservé le moindre souvenir de moi » « Cardonnet porte bien mille choses obligeantes à sa femme » « Chevalier et son fils sont en bonne santé ».
Feuillet double. 2 pages d'écriture. H 12 cm x 9 cm.
Assez bon état, pliures avec petites déchirures, déchirure avec manque en dernière page (sans incidence sur l'adresse).
- Wincanton le 30 mai 1808. Marque postale « P.P.E&F. Single ». Lettre adressée à sa mère.
« Jugez de mon inquiétude, Chère Maman, depuis plus de huit mois, je n'ai point reçu de vos nouvelles, vous serait-il arrivé quelque accident ? [...]
En première partie, ses pensées s'égarent sur ses souvenirs à Maisonnette, chez lui, sa campagne, son intérêt pour la nature et le jardinage, avec de jolies descriptions champêtres. Puis il revient à la dure réalité et décrit son environnement.
« Jusqu'à présent je ne vous ai donné aucune description de la ville que j'habite comme elle n'offre rien d'intéressant pour elle même, je n'avais pas cru devoir faire le sujet d'une lettre. Mon séjour en devenant plus long que je ne me l'étais imaginé, vous serez peut-être bien aise d'en avoir une idée, je vais donc essayer à vous en faire une légère esquice.
Nous sommes environ 300 français sur parole à Wincanton, petite ville champêtre, de la grandeur de Hédée, bâtie comme elle sur une grande route où passent les diligences, elle est située sur le doux penchant d'une colline au pied de laquelle est une plaine très fertile en pâturages [...]
L'air y est salubre, la chaleur n'y incommode pas, le ciel étant souvent couvert [...]
Nous n'avons que de bien petites relations avec les habitants [...] Un lieu où on n'a d'autre chose à faire que de parcourir des routes ennuyeuses, nous en avons quatre différentes sur lesquelles nous avons la permission de faire un mile. Je suis assez bien logé ma chambre est récréative, de mes fenêtres je dé ouvre une vue aussi agréable qu'il est possible [...]
Comme dans le courrier précédent, il demande des nouvelles des Le Turcs, indique que Chevalier, Dében, etc, se portent bien.
« Tous les prisonniers touchent chez leur solde, marquez-moi si vous touchez aussi pour moi ».
Feuillet double.3 pages d'écriture très serrée. H 19,5 cm x 15,8 cm
Bon état, traces de pliures avec petites déchirures.
- Jedburg* le 28 août 1812. Longue lettre adressée à son père, « negt (négociant ?) St Malo Dépt de Lile et Vilaine ». Marque postale : « Postage to L. paid ».
Les prisonniers sont sur la route du retour au pays, Jean-Marie Bazin anticipe les retrouvailles avec sa famille dans de longues descriptions.
« Nos chers voyageurs sont donc enfin de retour dans leur patrie, quelle joie cher papa après tant d'années d'absence de vous revoir au milieu de votre famille, entouré de vos amis, ceint de vos enfants ah ! la seule espérance qui anime votre Jean Marie est de vous serrer dans mes bras encore une fois et de vous témoigner toute la tendresse [...]
Un « P.S. » en fin de lettre : « Comme j'allais expédier ma lettre j'en reçois une de vous assez vieille il est vrai, elle n'en est pas moins intéressante puisque dans toutes je vois des preuves continuelles de votre amitié pour moi. elle est datée du 12 octobre 1811, elle m'était adressée à Wincanton elle aura fait un long détour avent de venir en Ecose à Jedburg* dans le roxbureseshere* [...]
Feuillet double. 3 pages d'écriture très serrée. H 23 cm x 19 cm.
Assez bon état, pliures avec petits manques (pliures de la partie adresse).
*Jedburgh (Deadard en gaélique écossais, Jethart ou Jeddart en scots) est une ville d'Écosse, capitale de l'ancien comté de Roxburgh (ou Roxburghshire)
Référence :
18910-17