DEUX LETTRES AUTOGRAPHES : L'UNE DU GÉNÉRAL DE CAVALERIE LOUIS BRO DE COMÈRES À SON ÉPOUSE LAURE, Thorn le 15 juin 1813, L'AUTRE DE SON ÉPOUSE À LOUIS, le 10 mars 1813. 18856-26
Cette lettre est accompagnée d'une très belle lettre autographe signée de son épouse, datée du 10 mars 1813.
1 - Lettre avec adresse « A Madame / Madame Bro chez M. Arnault son oncle. Conseiller Secrétaire Général de l'université / Au Palais du Corps législatif / À Paris ». Petit cachet de cire rouge.
Le général annonce à sa femme son départ précipité de Thorn « ... parce que maintenant le Quartier Impérial est assez éloigné et que je crois que tu ne reçoive l'avis ... que dans une quinzaine de jours. Deux avis valent mieux qu'un quand il s'agit de te tranquilliser. Je serai à Königsberg dans dix ou douze jours ... J'ai repris courage [après la retraite de Russie] cher ange, et tu peux compter sur ma force pour bien supporter les privations que je vais avoir à supporter ... Adieu princesse chérie, mon bon ange, ma Laure, je t'aime. Je t'aime mille fois plus que je ne sais le dire. Adieu.
Signé : Ton Louis ».
Feuillet double H 19 cm x 11,5 cm. 2 pages de texte.
Bon état, pliures, déchirures marginales avec manques (sans incidence sur le texte).
2 - Très belle lettre de son épouse Laure sur papier gaufré de guirlandes en bord, avec un liseré bleu (*).
Extraits :
Le 10 mars, mardi : « Je veux t'écrire sur le papier de cette femme de Moscou, cette pauvre mère de famille que tu as signénérusement secourue .. cela te fera plaisir de recevoir une lettre de moi mais il sera doublé en voyant ce papier qui ne doit être employé qu'à te bénir mon Louis chéri ... ».
Le 11 mars, mercredi : Son épouse vient de faire le rêve suivant «où tu ne m'as pas empêchée de te raconter tes voyages depuis Paris jusqu'à Moscou ... J'ai vu ce matin M. FESUR qui se charge d'arranger ton congé avec le Gal Guyot et le Mal Bessières ... » .
Elle raconte avoir rencontré Aglaé « ... elle veut t'embrasser ici en attendant qu'elle puisse t'embrasser autrement. Mais Monsieur, qu'est-ce que cela veut dire autrement, vous l'embrassez donc de plusieurs manières, diable, c'est bon à savoir ... Adieu mon Louis ».
Feuillet double. 3 pages d'une écriture serrée. H 24,5 cm x 19 cm.
(*) papier ramené de Moscou par son époux. Les détails sont donnés dans la lettre. Dans ses Mémoires (Ed. Plon 1914), Bro de Comères parle de cette lettre (page 131).
BIOGRAPHIE :
Louis Bro, né le 17 août 1781 à Paris et mort le 8 octobre 1844 à Armentières, est un militaire et mémorialiste français.
Il est reconnu pour son rôle dans les campagnes napoléoniennes ainsi que pour sa proximité avec des artistes comme Delacroix ou Géricault.
[...] Le 6 décembre 1811, il devient chef d'escadron des hussards. La même année, il est anobli par lettres patentes du 31 octobre 1811, et devient chevalier d'Empire.
Le 7 février 1812, il retourne à Magdebourg en Allemagne et le 14 avril épouse Laure de Comères (1788-1845) dont la famille originait de Toulouse.
La même année, Louis Bro passe aux chasseurs à cheval de la Garde et effectue avec elle la campagne de Russie. En 1813, il participe à la campagne d'Allemagne puis, par permission, il rentre à Paris, le 20 mars, et est nommé major, le 28 juin, suivant.
Le 17 avril 1815, il prend en tant que colonel le commandement du 4e régiment de chevau-légers-lanciers (anciennement 9e dragons) à Aire-sur-la-Lys.
À la bataille de Waterloo sous les ordres du général de brigade Gobrecht, il effectue une charge restée célèbre. En effet, il écrase la brigade Ponsonby, entraine la mort (que Charles Mullié lui attribue) du Major-General Sir William Ponsonby qui la dirigeait et reprend l'aigle du 55e régiment, d'infanterie enlevée par les dragons de Ponsonby. Le colonel Bro, impliqué dans cette affaire, y fut grièvement blessé.
En mars 1816, il retourne à Paris.
Le 22 juillet 1816, sous la Restauration, il est déchu de son grade de colonel et est mis en demi-solde. Après cinq ans en disponibilité, il reprend du service et passe commandant en second de la 2e légion, de la garde nationale parisienne.
[...]
Référence :
18856-26