Cent Jours. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE MALAVOIS, embarqué sur l'Aigrette, à son père Monsieur Malavois, sous-directeur des Etudes à l'Ecole Militaire de St Cyr à Versailles, Brest le 17 avril 1815. 18856-17

Cent Jours. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE MALAVOIS, embarqué sur l'Aigrette, à son père Monsieur Malavois, sous-directeur des Etudes à l'Ecole Militaire de St Cyr à Versailles, Brest le 17 avril 1815. 18856-17

Avec adresse « A Monsieur Malavois, Sous-Directeur des Etudes à l'Ecole Militaire de St Cyr / Versailles ». Deux marques postales à l'encre rouge « P28P BREST » et « BREST ».

« Brest le 17 avril 1815.
J'ai reçu de vos nouvelles ...
Depuis ma dernière lettre j'ai toujours été embarqué sur l'Aigrette qui va probablement désarmer. La guerre avec l'Angleterre étant sur le point d'éclater. Il y a longtemps que je n'ai reçu de nouvelles de Xavier, j'ai vu sur les gazettes que son régiment était toujours à Strasbourg, si la guerre continentale venait à se déclarer j'irai à l'armée ou du moins je ferai mon possible pour le faire. On parle de former dans la Marine 80 Bataillons de haut-bord qui seraient destinés à armer les côtes.
Mr Bouvet n'est plus ici, il a été remplacé par Mr Cosmao *. Ce changement a fait beaucoup de plaisir car Mr Bouvet n'était pas aimé.
Dites je vous prie à Alexis que ses amis me chargent de lui dire mille choses honnêtes et surtout Mr de (?). Son capitaine me demande souvent de ses nouvelles.
Rappelez-moi mon cher et bon père au souvenir de ma bonne maman et croyez au sincère attachement de votre fils.
Signé : Malavois ».

* Julien Marie Cosmao Kerjulien, né le 27 novembre 1761 à Châteaulin et mort le 17 février 1825 à Brest, est un contre-amiral français. Surnommé « Va de bon cœur » par ses marins, Napoléon Ier dit de lui : « Il est le meilleur marin de l'époque et personne n'a été plus brave et plus généreux. »
En mars 1815, il se rallie à Napoléon et est nommé préfet maritime à Brest pendant les Cent-Jours, en avril 1815 et nommé pair de France en juin, juste avant la défaite de Waterloo. Il est proscrit à la Seconde Restauration et mis à la retraite d'office sans pension au 1er janvier 1816. Il doit se battre pour obtenir finalement la pension qui lui avait initialement été refusée, après 37 années de services dont 32 à la mer (dont 22 en guerre).
Toutefois, il ne sera jamais promu vice-amiral, malgré les responsabilités exercées (commandant l'escadre de la Méditerrané en 1814 et préfet maritime de Brest en 1815) et les succès obtenus : c'est le seul amiral français de la marine impériale qui en ait remportés après la bataille de Trafalgar. Son inimitié avec le ministre de la marine, le vice-amiral Decrès, en est peut-être une des raisons. Cantonné dans le commandement de divisions, il ne commandera une escadre qu'en 1814, après l'abdication de Napoléon. Il est décédé à Brest le 17 février 1825

Feuillet double. 1 page 1/2. H 22,5 cm x 18,4 cm.
Bon état, pliures, déchirure avec manque sur le bord droit de la dernière page.