DEUX LETTRES DE L'ADJUDANT MAJOR JEAN SYLVAIN DE FLAMBARD, 6ème voltigeurs, À SA MÈRE, l'une est datée Louvain 18 avril 1814. 18856-16

DEUX LETTRES DE L'ADJUDANT MAJOR SYLVAIN DE FLAMBARD, 6ème voltigeurs, À SA MÈRE, l'une est datée Louvain 18 avril 1814. 18856-16

Les deux lettres avec adresse « A Madame / Madame de Flambard - Désarnaux, commune de Chepniers Canton de Mont-lieu, par Mont-lieu Dépt de la Charente Inférieure ». L'une des lettres possède la marque postale « LOUVAIN ».

- L'une décrit dans le détail le quotidien de l'adjudant major de Flambard, la rencontre avec les Russes, le retour des Bourbons.
« Louvain le 18 avril 1814.
Chère Maman,
Lorsque vous me croyez encore à l'hôpital de Paris, je courrais alors les dangers les plus grands quand j'ai eu l'honneur de vous écrire ma dernière lettre. Je partois à l'instant pour l'armée avec mon bataillon qui était venu de recompléter à Paris. Depuis cette époque nous avons eu les affaires de Cranne, de Lyon, de Poissons, et enfin de celle qui a décidé de notre sort qui est à Lafaire champenoise le 25 mars où j'ai été fait prisonnier par les russes ainsi que toute notre brigade, le Général à la tête. C'était la seule épreuve par laquelle je n'avais point passé chère maman mais j'ai l'honneur de vous assurer qu'elle a été cruelle. J'ai été déshabillé sur le champ de bataille. Les malheureux m'ont laissé nu avec un calesson seulement dans les bottes. Et il est inutile de vous dire tout ce qu'ils nous ont fait [...]
Je vais chère maman servir l'auguste monarque pour lesquels mes ancêtres se sont illustrés.... le nom des Bourbons me fait oublier tous les maux que m'a fait éprouver Bonaparte [...]
Je vous embrasse mille et mille fois de tout coeur et ce coeur palpitant de joie se félicite de vous revoir bientôt plus heureuse que sous le règne de despotisme que nous venons de quitter.
Signé De Flambard, adj. major ».
Feuillet double. H 18,8 cm x 16 cm.
Bon état mais encre passée. Une photocopie est jointe pour une meilleur lecture. Petites déchirures avec manque, rousseurs, pliures.

- La seconde lettre n'est pas datée, mais dans le texte il est noté « je pars demain, je passerai le 4 juillet à Lyon ... ». Dans ce courrier il se désole auprès de sa mère d'un changement envers lui suite à un comportement ou des paroles ayant déplu.
« Ne me parlez jamais des grades, ni des honneurs militaires, le règne pour moi est passé et en attendant qu'il revienne l'Europe devient mon Pays et l'univers ma patrie. Adieu chère maman ... ».
Feuillet double. H 23,5 x 18,5 cm. 2 pages 1/2
Bon état, deux déchirures avec manque sans incidence sur le texte, pliures.

Malgré sa lettre envoyée à sa mère et relativement favorable au retour des Bourbons, il sera mis en demi-solde en 1815 après s'être exprimé d'une façon indécente contre la famille royale.