PLAQUE DE BONNET À POILS DE LA 1ère COMPAGNIE DES GRENADIERS DES GARDES FRANÇAISES, vers 1770-1780, Ancienne Monarchie. 28859
En laiton estampé en relief, bordée d'une double moulure saillante lisse avec à son sommet une palmette. Riche décor représentant un écu timbré de trois fleurs de lys surmonté de la couronne royale encadré d'une palme de chaque côté. Une bombe enflammée dans chacun des deux angles inférieurs, l'angle de droite est frappé « n° », l'angle de gauche du numéro « 1 ».
Les bords sont repliés sur eux-mêmes sur l'intérieur, renforcés par un fil d'acier. Elle est percée dans le bas de deux petits trous dans chaque angle, de deux en son centre et, à son sommet, le fil d'acier forme boucle pour la fixation sur le bonnet.
H 15,5 cm, largeur avec la courbure 22,5 cm et sans la courbure 19 cm.
France.
Ancienne Monarchie.
Très bon état.
PROVENANCE : Ancienne collection Saint-Aubin. Monsieur Marcel Saint-Aubin, est un collectionneur devenu antiquaire entre-deux-guerres. À ma connaissance aucune biographie ni article n'ont jamais été publiés sur cette personnalité qui est pourtant connue des collectionneurs et très souvent citée dans les provenances d'objets historiques souvent de grande qualité. C'est pourquoi je vais ouvrir mes archives pour faire mieux connaître ce grand connaisseur :
« Mobilisé lors de la Première Guerre Mondiale ainsi que son frère dans l’infanterie, ce dernier fut tué à Verdun. Tous deux partageaient les mêmes goûts pour les souvenirs militaires ; l’un et l’autre dessinaient et publiaient leurs dessins dans la revue « La Giberne » avant 1914.
Après la guerre il s'installe comme antiquaire. En 1926 il habitait au 108 rue de Ménilmontant (Paris 20ᵉ), soit très en dehors des quartiers de prédilection des antiquaires. Son choix portait sur la spécialité qui l’attirait depuis longtemps : la curiosité militaire. L’étincelle qui l’orienta vers cette spécialité, vint de sa première trouvaille : un sabre d’officier de cavalerie légère du Consulat, son premier beau sabre ; il l’appelait son « porte bonheur » et il l’avait toujours conservé.
Le métier d’antiquaire permettait à Saint-Aubin de voir et de posséder quelque temps ces objets tant appréciés. Fin connaisseur, il ne se trompait jamais et ses clients bénéficiaient de sa science. Chercheur passionné, tout ce qu’il découvrit dans sa vie fut étonnamment varié. Silencieux et modeste, il avait un art et une manière qui laissèrent un souvenir impérissable chez les amateurs l'ayant connu.
Comme la plupart des marchands d'objets militaires de cette époque, Marcel Saint-Aubin n’avait pas de magasin. Il recevait dans son appartement, peu d’objets s’y trouvaient et ils n’occupaient qu’une place provisoire. Généralement, comme Paul Jean, il allait chercher les objets qu’il voulait vendre dans la pièce voisine et il les présentait le plus souvent sans rien dire, avec un léger sourire, ou encore si l’objet présenté était vraiment exceptionnel, il disait simplement sans hausser le ton « C’est du nanan … ».
En juin 1940, lors de l’occupation, il part pour Guingamp. Il revint à Paris où il se réinstalla fin 1951, dans la maison qu’il avait acquise, 16 rue Henri Pape, dans le 13e arrondissement, une fois encore, très loin du quartier des antiquaires.
Son amour des objets dont il se séparait se retrouvait jusque dans le soin qu’il apportait à leur emballage. Très adroit de ses mains, il protégeait parfaitement la pièce la plus modeste.
Marcel Saint-Aubin est mort à l’âge de 83 ans, emportant avec lui l’estime de tous ceux qui le connurent, laissant unanimement le souvenir d’un homme ayant de grandes valeurs morales. »
Référence :
28859