header

81 École française XIXème siècle. Le Général Molitor lors de la campagne de 1823 en Espagne, à la bataille de Campillo-de-Arenas, commandant en chef du 2è corps le 28 juillet 1823.

Vendu
81 École française XIXème siècle. Le Général Molitor lors de la campagne de 1823 en Espagne, à la bataille de Campillo-de-Arenas, commandant en chef du 2è corps le 28 juillet 1823.
SOUVENIR DE GABRIEL JEAN JOSEPH MOLITOR, MARÉCHAL DE FRANCE

Maison de ventes DUPONT & Associés, Morlaix
François DUPONT commissaire-priseur
26, bis Allée Saint-François, 29600 St-Martin-des-Champs
02 98 88 08 39,

Vente le lundi 6 mars 14h30 dirigée par Vente dirigée par Maîtres François DUPONT, Sandrine DUPONT et Paul BREFFEIL

Expositions publiques :
D’une sélection à Paris
27 rue de Tournon du 14 au 21 Février
De 10h à 13 h et de 14 h à 18 h

A Morlaix Hôtel des ventes :
Samedi 4 mars de 10h à 12h et de 14h à 18 h
Dimanche 5 mars de 15 h à 18 h
Lundi 6 mars de 10h à 11h30

Ordres d’achats : contact@dupontassocies.com

Expert : Bertrand Malvaux agrée CNES, membre de la CEDEA : 06 07 75 74 63


Huile sur toile H 76 cm, largeur 109 cm, représentant Gabriel Molitor en uniforme de général de division commandant le 2ème corps d’armée (chapeau d’officier général garni de plumetis blanc) entouré de son état-major de cavalerie légère et d’un régiment d’infanterie de ligne, avec en arrière-plan des espagnols armés dans un paysage de montagne avec scène de bataille.
Cadre en bois et plâtre doré. H 101,5 cm, largeur 134 cm.
France.
Restauration.
Bon état.
4 0000 – 6 000 €

Historique :
MOLITOR

EXTRAIT DU SPECTATEUR MILITAIRE
(cahier de Novembre 1841)


NOTICE SUR LE COMBAT DE CAMPILLO-DE-ARENAS
Précédée d’observations sur la campagne de 1823 en Espagne

(nous devons cette intéressante Notice à M. le maréchal Molitor qui plusieurs fois a bien voulu enrichir le Spectateur de documents historiques sur les événements auxquels il a pris une part glorieuse)

Paris, Imprimerie de Bourgogne et Martinet, rue Jacob, 30.


La situation géographique de la France et de l’Espagne impose à ces nations l’obligation d’une étroite alliance. Cette alliance importe surtout à la France et doit être un principe immuable de sa politique.

La bonne intelligence et même la sympathie régnaient entre les deux nations malgré la différence du principe politique de leur gouvernement. L’Espagne avait mis sa flotte et son armée à la discrétion de la France et avait combattu vaillamment à Trafalgar à côté des vaisseaux français.

Un corps d’armée espagnol se battait loyalement pour la France sur les bords de la Baltique lorsque Napoléon fit envahir, par surprise, les places et le territoire de son allié le roi d’Espagne. Cet événement inattendu produisit une explosion électrique dans toute la Péninsule. Ainsi fut rompue, au grand détriment de la France, cette union entre les deux peuples.

La guerre que Napoléon a faite pendant sept ans à l’Espagne, a trouvé certes peu d’approbateurs dans l’armée et hors de l’armée, cependant il n’est venu à la pensée d’aucun militaire d’hésiter à servir.

L’armée d’Espagne en 1823 n’a certes manqué à aucun de ces devoirs ; elle a fait plus : elle s’est opposée à toute réaction, a constamment protégé les vaincus et les opprimés. L’armée a obtenu le plus grand résultat politique et national qui importe le plus à la France, le rétablissement de l’amitié entre les deux peuples voisins. La supériorité se trouvait assurément du côté de l’armée des Cortès. Cette armée bien organisée comptait plus d cent mille combattants dont une partie était d’anciens soldats, commandée par des généraux qui avaient fait toutes les campagnes des guerres de l’indépendance et de l’Amérique et qui s’étaient acquis de la réputation : cette armée était en possession de toutes les places, de tous les défilés, de tous les moyens dont pouvait disposer le gouvernement.

L’armée française, notoirement inférieure en nombre, ne possédait pas une seule place, pas un seul point qui pût lui servir de base d’opération, elle attachait son honneur à ne devenir ni l’appui, ni l’instrument des vengeances de parti, et à maintenir partout l’ordre et la sécurité. Le 2è corps, commandé par le général Molitor, a dû, en vue de ce but, laisser derrière lui à Saragosse, à Valence, à Murcie, des forces considérables, à tel point que lorsque son adversaire le général Ballesteros lui présenta la bataille à Campillo-de-Arenas, le corps d’armée français était de moitié inférieur à celui qui lui était opposé. L’armée française a donc dû suppléer au nombre par la combinaison et la vivacité de ses marches, par la supériorité et la résolution de ses manœuvres. C’est ainsi que dans une seule campagne et après bon nombre de combats brillants, la plus grande partie de l’armée des Cortès a été faite prisonnière de guerre ou a capitulé sur le champ de bataille. À l’égard desplaces,les unes ont été prises de vive force, les autres se sont rendues par capitulation.

Combat de Campillo-de-Arenas

La 2ème armée d’opération aux ordres du général Ballesteros, forte de 20 à 25 000 hommes, était composée des plus vieilles troupes de l’Espagne ; elle tenait le bas Ébre, d’Alagon à Mequinenza, seliant à l’armée de Catalogne qui occupait Lerida et Balaguer, et couvrait en partie la Navarre et l’Aragon.

À cette armée, était opposée le 2è corps de l’armée française, commandé en chef par le général Molitor ; il était composé de deux divisions d’infanterie aux ordres des généraux Loverdo et Pamphile Lacroix, ce dernier remplacé par le général Pelleport,et d’une division de quatre régiments de dragons commandée par le général Domon. Chacune desdivisions d’infanterie était formée de trois petites brigades, dont une, la première, n’avait que deux bataillons et huit escadrons, les deux autres avaient quatre bataillons, ce qui portait la force du corps d’armée, y compris les troupes de l’artillerie et du génie, à moins de 19 000 hommes.

Les mouvements rapides du 2è corps avaient successivement forcé l’armée du général Ballesteros d’évacuer Saragosse et toute la rive gauche de l’Èbre, à lever le siège de Murviedro et à se voir enlever de vive force les places d’Alcira et de Lorca. L’armée espagnole se retirant ainsi semblait vouloir attirer l’armée française au fond de la Péninsule, l’obliger à disséminer ses forces sur une ligne d’opération d’une immense étendue et à combattre sur un terrain défavorable sans base d’opération.

Afin d’empêcher les réactions politiques et assurer la tranquillité du pays, le 2e corps avait dû laisser des garnisons à Saragosse, à Valence et des forces plus considérables dans le royaume de Murcie pour contenir les places de Carthagène et d’Alicante.
L’armée du général Ballesteros qui s’était repliée au-delà de Grenade, voyant le 2e corps marcher de Lorca sur Grenade, revint sans bruit sur ses pas et se plaça le plus discrètement possible au pied des montants à droite de la route de Guadix à Grenade, espérant surprendre et prendre en flanc le 2è corps.

De son côté, le général Molitor, arrivé le même jour à Guadix à la tête du 2è corps, fut informé du mouvement et de la position de l’armée espagnole et vit l’orage qui se formait à sa droite sur les montagnes. Le 25, avec la division Loverdo, il se porta de Guadix sur Moreda, envoya l’ordre à la division Pelleport de marcher de Gor sur Gacalego, et à la division Domon de se porter de Baza sur Almiar. Ce mouvement prononcé enlevait aux Espagnols tout espoir d’agir au moment sur le flanc de l’armée française.

Le général en chef s’étant rendu dans la même journée à Moreda, avec la division Loverdo, poussant devant elle les postes de l’arrière-garde ennemie, détacha à leur poursuite le général Bonnemains. Ce général, qui n’avait qu’une compagnie de voltigeurs du 4è léger et 400 chevaux des 10è et19è de chasseurs, n’hésita pas à arborer le corps de cavalerie espagnol qui fit d’abord bonne contenance, mais qui fut ensuite culbuté complètement, après plusieurs charges audacieuses dans le village de Guadal-Huertuna et sur les plateaux qui le couronnent.

Ce combat de cavalerie fut brillant ; l’ennemi laissa le champ de bataille couvert de morts, deblessés ; il y perdit un étendard et 200 cavaliers faits prisonniers.

Le général Molitor ayant alors la certitude que l’armée du général Ballesteros l’attendait de pied ferme entre Campillo-de-Arenas et Cambil, manoeuvra pendant les journées des 26 et 27de manière à donner le change à l’ennemi en le menaçant sur toute sa ligne de bataille. Il donna immédiatement l’ordre suivant :

« Monteijar le 27 juillet 1823 »
« Demain 28, le 2è corps d’armée attaquera l’ennemi à Campillo-de-Arenas.
« Le général Loverdo, avec sa division partira de Monteijar demain vers six heures du matin, aussitôt qu’il verra déboucher la division Pelleport, et se portera par le chemin direct sur Campillo-de-Arenas, après avoir laissé son matériel à la suite de cette division ; arrivé trois quarts d’heure de Campillo-de-Arenas,à hauteur du Cortijo del Zaque, le général Loverdo s’arrêtera pour voir arriver sur sa gauche la division Pelleport avec laquelle il communiquera au besoin.
« Le général Pelleport, avec sa division, partira de Guadal-Huertuna demain, vers trois heures du matin, afin d’arriver à Monteijar avent six heures ; de là il se portera sur Campillo-de-Arenas par le chemin carrossable qui passe par Novalego ; arrivé à environ une heure de Campillo-de-Arenas, et à hauteur du Cortijo del Zaque, le général Pelleport se mettra en communication avec la division Loverdo.
« Cette reconnaissance faite, les deux divisions se dirigeront sur le point d’attaque ; le général Loverdo s’emparera des hauteurs qui dominent Campillo-de-Arenas d’où il prendra la direction qu’il jugera convenable, mais en tâchant toujours de lier ses mouvements avec ceux de la division Pelleport. Le général Pelleport attaquera en même temps le flanc de l’ennemi, et saisira touts les avantages de sa position pour lui couper la retraite.
« Le général Domon, avec ses dragons, soutiendra les mouvements de la division Pelleport, et consommera la victoire que l’on doit attendre de la valeur des troupes, des talents et de l’énergie de MM. les généraux. Le général en chef sera avec la division Pellleport. »

Cependant, au moment d’attaquer l’ennemi une difficulté se présenta, ce fut le manque de pain. Le général Molitor se vit obligé de détacher le général Ordonneau, avec cinq bataillons et un régiment de cavalerie sur Grenade pour s’en emparer, y faire des vivres et observer le corps de Zayas ; mais il n’en persista pas moins dans la résolution de livrer bataille malgré la diminution de ses forces, qui se trouvaient réduite à 6 ou 7 000 hommes. L’armée espagnole, malgré les pertes qu’elle avait essuyées par les combats et la désertion, comptait encore 12 000 soldats éprouvés et dévoués à leurs chefs, et le général Ballesteros lui avait choisi une position où elle semblait pouvoir braver au moins les efforts des Français.

Campillo-de-Arenas est situé dans la partie la moins étroite d’une vallée resserrée entre deux chaînes de montagnes fort élevées et escarpées. C’est sur ces chaînes, en appuyant sa droite à Novalejo, sa gauche vers Cambil, que le général Ballesteros avait disposé son armée.

Le même jour, 28 juillet, les colonnes du 2e corps se mirent en marche aux heures et dans les directions indiquées, et exécutèrent leurs mouvements avec ordre et ensemble. À une petite heure de Monteijar, le général en chef marchant en avant de la division Pelleport avec une escorte de 50 chasseurs du 20è régiment, rencontra une reconnaissance de 150 cavaliers espagnols qui le reçu à coups de carabine. Le capitaine de l’Enferna fondit sur l’ennemi et le défit complètement. Ce début était de bon augure.

Bientôt après le général Loverdo ne tarda pas à entrer en action, une colonne d’infanterie ennemie longeait son flanc droit et cherchait à manœuvrer sur ses derrières, gravissant les hauteurs de Santa-Colona ; Le général Corsin, avec un bataillon de voltigeur soutenu par le 1er et le 11e de ligne, l’attaqua et la réussite de cette attaque nous rendit maîtres des hauteurs de las Albunuelas.

De son côté, le général Molitor, à la tête de la division Pelleport, et suivi des dragons, continuait son mouvement sur l’extrême droite de l’ennemi. Arrivé à l’embranchement des chemins de Campillo et de Novalego, voyant que le terrain devenait de plus en plus difficile, et qu’il ne pouvait y faire usage de son artillerie, il la laissa à l’embranchement des débouchés sur Monteijar et Isnallos, sous la garde de deux bataillons, ce qui réduisit encore ses forces agissantes.

Le général Saint-Chamans, à la tête des 4è et 20è de chasseurs, poursuivait sa marche jusqu’à Novalego d’où il chassa l’ennemi. Le général en chef, avec l’infanterie et les dragons, fit tête de colonne à droite se dirigeant directement sur Campillo, descendit dans le vallon par un sentier étroit où la cavalerie fut obligée de défiler par un, la bride au bras, appuyée par deux compagnies de voltigeurs des24è et 39è régiments ; elle délogea l’ennemi du poste de Campillo ou les Français entrèrent au sondes cloches et aux acclamations des habitants.

Pressée de toutes parts, l’infanterie ennemie se retira sur la position imposante del Castillo, et sema des tirailleurs dans les rochers, ses bataillons couronnant les crêtes les plus avantageuses.

Le moment décisif était arrivé.

Ce fut alors que la 1ère brigade de la division Loverdo et les voltigeurs de la 2è, appuyés par le 11è de ligne, attaquèrent vivement la position du côté de Puerto-de-Arenas, tandis que le général Pelleport, avec le 24è de ligne, soutenu par le 39è, la tournèrent et l’assaillirent sur l’autre face qui regarde Campillo : les tirailleurs de l’ennemi, embusqués dans les rochers, en furent délogés à la baïonnette, et bientôt sa ligne forcée sur tous les points de cette formidable position se retira en désordre sur Cambil, laissant sur le champ de bataille plusieurs centaines de morts et de blessés, beaucoup d’armes et de bagages, et 300 prisonniers dont 30 officiers.

La nuit seule mit fin à notre poursuite. L’aspérité du terrain qui paralysa l’action de l’artillerie et surtout de la cavalerie française au dénouement de l’action, sauva, seule, l’armée espagnole d’une destruction totale, réduite à 7 ou 8 000 hommes.

Le général Ballesteros proposa le lendemain 29 une convention qui mit fin aux hostilités avec cette armée et la victoire de Campillo contribua ainsi au succès de la campagne.

Les troupes espagnoles étaient numériquement presque doubles de celles des Français, mais ceux-ci avaient su réunir la masse de leurs forces disponibles sur le point décisif, et y ont agi avec vigueur et célérité ; ces dispositions avaient nécessairement pour elles toutes les chances du succès qui a été obtenu.

BIOGRAPHIE :
Gabriel-Jean-Joseph Molitor est un militaire français né le 7 mars 1770 à Hayange (Luxembourg français) et mort le 28 juillet 1849 à Paris.
Il commence sa carrière en 1791, pendant la Révolution française. Élu capitaine, il sert à l'armée du Rhin et est promu colonel en 1795. Passé à l'armée du Danube, il se bat contre les Autrichiens au sein des divisions Lefebvre et Lecourbe et devient général de brigade en 1799. Au terme de la campagne de Suisse en 1800, il est fait général de division et après une autre campagne contre les troupes autrichiennes, il est nommé à la tête de la division militaire de Grenoble. Il conserve ce poste jusqu'en 1805, date à laquelle il est affecté à l'armée du maréchal Masséna pendant la campagne d'Autriche, et se distingue à la bataille de Caldiero. Le général Molitor est ensuite nommé gouverneur de la Dalmatie en 1806 et parvient à pacifier la région, avant d'être envoyé en Poméranie suédoise et d'être fait comte de l'Empire en 1808.
Il prend part à la campagne d'Autriche de 1809 aux côtés de Masséna et joue un rôle important dans les batailles d'Essling et de Wagram. Envoyé occuper divers postes administratifs au royaume de Hollande, il ne rejoint l'Empereur qu'en 1814, au début de la campagne de France à laquelle il participe au sein du corps d'armée du maréchal Macdonald. Inspecteur général de l'infanterie sous la Première Restauration, Molitor se rallie à Napoléon pendant les Cent-Jours et prend le commandement d'une division du 5e corps de Rapp. Disgracié un temps sous la Seconde Restauration, il participe à l'expédition d'Espagne en 1823 à l'issue de laquelle il est élevé à la dignité de maréchal de France. Il est nommé gouverneur des Invalides, deux ans avant sa mort.
Carrière sous la Révolution
Son père était un ancien militaire qui s'occupa de l'éducation de son fils. Le jeune Molitor s'enrôla en 1791 dans le 4e bataillon de volontaires de son département ; élu capitaine à l'unanimité, il fit la campagne de 1792 à l'armée du Nord ; puis affecté à l'armée des Ardennes en 1793. Promu adjudant général, il participe au siège de Mayence (1793) au cours duquel il est blessé d'une balle qui lui traverse la cuisse. Il commandait une brigade, sous le général Hoche, à la bataille de Kaiserslautern du 28 au 30 novembre 1793. Il enleva avec trois bataillons la position importante d'Erlenbach défendue par la droite de l'armée prussienne. Dans la campagne de 1793, il commandait une des colonnes qui décidèrent le succès de la bataille de Geisberg près Wissembourg du 26 au 29 décembre suivant. Les autrichiens, battus, se retirent et Hoche entre dans Wissembourg et libère l'Alsace. Pendant les quatre campagnes suivantes, nommé chef de brigade, il assista comme chef d'état-major à toutes les opérations de Pichegru, Kléber, Moreau et Jourdan, jusqu'à l'entrée des troupes françaises à Aix-la-Chapelle, Cologne et Coblence. Il fut grièvement blessé dans une attaque sur la forteresse Mayence. Au siège de Kehl, il défendit avec intrépidité l'île d'Ehrlen-Bhein. Il reçut le brevet de général de brigade le 30 juillet 1799. Envoyé en Suisse sous Masséna, Molitor défit successivement les Autrichiens dans les combats de Schwytz, Mutten et Glaris. Menacé dans cette dernière ville par les deux corps austro-russes de Franjo Jelačić et de Linken, il répondit à un parlementaire qui vint le sommer de se rendre : « Ce n'est pas moi qui me rendrai, ce sera vous ! ». Pendant huit jours de combats, il s'empara six fois du pont de Naefels, s'y maintint enfin et réussit à empêcher la jonction des deux corps ennemis. À la suite de cette campagne, le Directoire exécutif écrivit une lettre de félicitations à Molitor, et le gouvernement helvétique lui vota des actions de grâce.
Sous le Consulat
En 1800, Molitor alla servir à l'armée du Rhin à la tête d'une brigade de la division Vandamme. Il dirigea le passage du fleuve et le traversa avec une compagnie de grenadiers. À la bataille de Stockach le 3 mai, il battit la gauche des Autrichiens, et leur fit 4 000 prisonniers. Quelque temps plus tard, avec une division de 5 000 hommes, il parvint à contenir le corps autrichien du Tyrol qui comptait environ 25 000 combattants. Vainqueur dans de nombreux petits affrontements, notamment à Brégence et à Nesselwangen, il couronna cette expédition par la prise de la position de Feldkirch et du pays des Grisons, ce qui ouvrit une communication pour les Français avec l'armée d'Italie.
À la paix, Molitor est nommé général de division, le 26 octobre 1800 et inaugure son commandement en guerroyant contre les Autrichiens au Tyrol au sein du corps d'armée du général Lecourbe. Revenu en France, il prit le commandement de la division militaire de Grenoble, qu'il conserva jusqu'en 1805
Général d’Empire
Opérations en Italie, en Dalmatie et en Prusse
Sous le Premier Empire, il rejoignit Masséna à l'armée d'Italie qui lui fit les honneurs de la division d'avant-garde, avec laquelle, à Caldiero, il soutint seul l'attaque de l'aile droite autrichienne conduite par l'archiduc Charles, qui sera défaite et perdra 11 000 hommes sur les 50 000 engagés.
Après la paix de Presbourg, l'Empereur l'envoya prendre possession de la Dalmatie. Investi de tous les pouvoirs civils et militaires, il introduisit l'ordre dans l'administration et économisa la moitié du revenu public. Attaqué d'abord par mer, il repoussa l'escadre russe qui assiégeait Lézina, enleva 300 Russes débarqués dans cette île, et reconquit celle de Curzola. Cette campagne fut terminée par le déblocus de Raguse ; il y accourut avec 1 700 hommes, balaya les 10 000 Monténégrins et les 3 000 Russes qui menaçaient la ville. Les Ragusiens conçurent pour lui une telle reconnaissance que, dans les églises, au chant du Domine salvum, après le mot imperatorem, on ajoutait : et nostrum Liberatorem Molitorem. L'empereur le créa grand officier de la Légion d'honneur le 28 juillet 1806.
En 1807, Molitor conduisit un corps d'armée sur la mer Baltique, poursuivit le roi de Suède jusqu'aux ports de Stralsund, et dirigea les opérations de l'aile gauche au siège de cette forteresse, où il entra le premier. Il resta en Poméranie avec le titre de gouverneur général civil et militaire, jusqu'à la fin de 1808.
Les campagnes de l’Empereur
À l'ouverture de la nouvelle campagne d'Allemagne en 1809, il eut une division du corps de Masséna. Le 19 mai, à la tête d'une de ses brigades, il opéra le premier passage du Danube à Ebersdorf, et débusqua les Autrichiens de l'île de Lobau. Le surlendemain 21, il soutint seul avec sa division, pendant plusieurs heures, le premier choc de l'armée autrichienne à Aspern. Le 6 juillet, pendant la bataille de Wagram, il fut chargé de l'attaque du village d'Aderkla, où il arrêta, pendant une grande partie du jour, les efforts désespérés du centre de l'ennemi.
Chargé, en 1810, du commandement des villes hanséatiques, et, en 1811, des départements de l'ancien royaume de Hollande, le général Molitor s'y trouvait encore en avril 1813, lorsque La Haye, Leyde et Zardam se mirent en insurrection. Il apaisa ce mouvement par la rapidité et l'énergie de ses mesures. En 1814, quand la défection des soldats étrangers eut livré cette partie du territoire à ses adversaires, Molitor rentra en France et participa aux combats de La Chaussée, Châlons et La Ferté-sous-Jouarre.
Les Cent-Jours et le retour du roi
Napoléon Ier, au retour de l'île d'Elbe, trouva Molitor remplissant les fonctions d'inspecteur général, et lui confia la défense des frontières de l'Alsace, avec un corps de 20 000 gardes nationaux mobiles. À la seconde Restauration, Molitor cessa d'être employé, et fut même exilé de Paris ; mais le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, à son arrivée au ministère de la Guerre, lui fit rendre son inspection générale.
En 1823, le général Molitor, appelé au commandement du deuxième corps de l'armée des Pyrénées, s'empara successivement du royaume d'Aragon, de Murcie, de Grenade, et se rendit maître des places de Malaga, de Carthagène et d'Alicante.
Ces succès le firent élever à la dignité de maréchal de France le 9 octobre 1823, et lui ouvrirent les portes de la Chambre des pairs. La monarchie de Juillet le nomma en 1831 au commandement supérieur des 7e et 8e divisions militaires. En 1840, le maréchal Molitor soutint à la Chambre des Pairs, avec toute l'autorité de l'expérience, le système des fortifications de Paris, « pour que cette capitale ne fût jamais attaquée et que la défense de la France fût nécessairement reportée sur son véritable terrain, c'est-à-dire à la frontière ». Appelé le 6 octobre 1847, au gouvernement des Invalides, le maréchal Molitor avait cédé cette place d'honneur à l'ancien roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte, pour occuper le poste de grand chancelier de la Légion d'honneur en décembre 1848.
Il meurt à Paris le 28 juillet 1849. Il est inhumé le 8 août aux Invalides où il repose sous la cinquième arcade du tombeau des gouverneurs.
Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, pilier Est, 13e et 14e colonnes.
Titres
- Comte de l'Empire (lettres patentes du 19 mars 1808).
- Baron Molitor et pair de France (lettres patentes du 15 juin 1824).
Décorations
- Ordre de la Légion d'honneur : Commandant (4 juin 1804), Grand-officier (28 juillet 1806), Grand-croix (21 janvier 1815).
- Ordre de la Couronne de fer (Italie) : Chevalier (1806).
- Ordre du Mérite militaire de Charles-Frédéric (Bade) : Commandeur (1809), Grand-croix (1812).
- Ordre de la Réunion : Grand-croix (26 janvier 1813).
- Ordre de Saint-Louis : Chevalier (1er juin 1814), Commandeur (24 juillet 1823).
- Ordre de Charles III (Espagne) : Grand-croix (octobre 1823).
- Ordre de Saint-Vladimir (Russie) : Grand-croix de 1re classe (1824).
- Ordre du Saint-Esprit : Chevalier (3 juin 1827).
Référence : 81École française XIXème siècle. Le Général Molitor lors de la campagne de 1823 en Espagne, à la bataille de Campillo-de-Arenas, commandant en chef du 2è corps le 28 juillet 1823.
Certificat

Prochaine mise à jour vendredi 3 mail à 13H30
Next update on 3 may at 13h30
Nächste Aktualisierung, den 3. may um 13.30


POUR TOUT ACHAT, PAIEMENT EN PLUSIEURS CHÈQUES POSSIBLE

bertrand.malvaux@wanadoo.fr 06 07 75 74 63

FRAIS DE PORT
Les frais de port ne sont calculés qu'une seule fois par commande pour un ou plusieurs objets, les envois sont tous recommandés, car c'est le seul moyen d'avoir une preuve de l'envoi et de la réception. Pour les colis dont la valeur ne peut être assurée par la Poste, les envois sont confiés à la société DHL ou Fedex avec valeur réelle assurée, le service est de qualité mais le coût est plus élevé.


DROIT DE RETOUR
Les objets peuvent être retournés dans un délai de 8 jours après leur réception. Il faut les retourner en recommandé aux frais de l'expéditeur, dans leur emballage d'origine, et dans leur état d'origine,


AUTHENTICITÉ
La sélection des objets proposés sur ce site me permet de garantir l'authenticité de chacune des pièces qui y sont décrites, tous les objets proposés sont garantis d'époque et authentiques, sauf avis contraire ou restriction dans la description.
Un certificat d'authenticité de l'objet reprenant la description publiée sur le site, l'époque, le prix de vente, accompagné d'une ou plusieurs photographies en couleurs est communiqué automatiquement pour tout objet dont le prix est supérieur à 130 euros. En dessous de ce prix chaque certificat est facturé 5 euros.
Seuls les objets vendus par mes soins font l'objet d'un certificat d'authenticité, je ne fais aucun rapport d'expertise pour les objets vendus par des tiers (confrères ou collectionneurs).